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analogues à Mende, Espalion, Saint-Hilaire du Harcouët, enfin à Léon (Espagne).

La lumière électrique produite par une force éloignée, a été également introduite, au commencement de mai 1887, dans les Grands-Moulins de Corbeil. L’installation, exécutée par la Compagnie électrique, comprend 300 lampes à incandescence, de 16 bougies, et une machine dynamo Gramme, de 30 chevaux de force.

Accumulateurs. — Les piles secondaires, ou accumulateurs, découvertes par le regretté physicien, Gaston Planté, ont été étudiées avec les détails nécessaires dans le tome Ier (pages 418-422) de ce Supplément.

Un accumulateur étant un appareil que l’on charge d’électricité, et qui restitue ensuite cette électricité, sous la forme d’un courant, peut être utilisé pour actionner les machines dynamos employées à produire l’éclairage électrique. Tel est, en effet, leur rôle, mais rôle limité par le peu de durée et la faible intensité du courant qui leur est propre.

Dans les grandes installations, les accumulateurs sont employés pour entretenir l’éclairage, quand la machine dynamo a été arrêtée, dans son fonctionnement, par un accident quelconque. Dans les théâtres par exemple, il y a toujours un certain nombre de caisses d’accumulateurs, qui sont apportées chargées, chaque matin, pour remplacer celles qui ont pu être dépensées la veille.

On emploie également les accumulateurs, en même temps que les machines dynamos, pour parer à l’impuissance du courant fourni par ces dernières, ou pour obvier aux irrégularités de lumière, résultant de l’irrégularité du moteur lui-même, cas plus rare que le précédent.

Les accumulateurs doivent être placés dans une pièce séparée de l’atelier mécanique, et jouissant d’une température moyenne. Chaque élément, ou batterie, doit être isolé, en le plaçant sur un support en porcelaine, ou en bois paraffiné. Chaque accumulateur doit être séparé du précédent par un intervalle de 2 à 3 centimètres, afin que l’on puisse facilement remplacer un élément qui ne fonctionne plus, par un autre.

Le récipient des accumulateurs se fait en verre, en grès, en bois doublé de plomb, ou en ébonite. On le remplit d’acide sulfurique étendu, au moment de le mettre en fonction.

Piles voltaïques. — La pile de Volta a été, pendant trois quarts de siècle, le seul moyen industriel de produire un courant électrique, et jusqu’à ce moment, les applications du courant électrique à l’éclairage furent à peu près nulles, la pile ne pouvant produire qu’un courant d’une intensité infime, si on le compare aux courants développés par les agents mécaniques. L’éclairage électrique, ainsi que d’autres grandes applications de l’électricité, n’ont pris naissance que le jour où la pile a été remplacée par des moteurs, tels que la vapeur, le moteur à gaz ou les forces naturelles. Si la pile voltaïque est encore conservée dans l’éclairage électrique, ce n’est que pour éclairer les appartements, pendant une soirée, et pour des installations domestiques passagères, alimentant tout au plus une dizaine de lampes à incandescence, qui ne doivent jamais fonctionner en même temps.

Ces considérations peuvent nous dispenser de citer les piles voltaïques qui servent à l’éclairage électrique, dans les conditions qui viennent d’être énoncées. Bornons-nous, en conséquence, à dire que la pile au bichromate de potasse, que nous avons décrite dans le Supplément à la pile de Volta du tome Ier de cet ouvrage[1] est la forme la plus commode pour obtenir cet éclairage momentané. Le prix de revient, calculé

  1. Pages 391-393.