Page:Figuier - Les Merveilles de la science, 1867 - 1891, Tome 6.djvu/46

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

de manière à impressionner la surface sensible, et on le referme, au bout du temps de pose jugé nécessaire. Il ne reste plus qu’à porter le châssis dans l’atelier obscur, pour opérer le développement et le fixage de l’image.

Quelle est la substance sensible dont on fait usage, pour la photographie microscopique ? Les glaces au gélatino-bromure sont seules employées, tant en raison de leur rapide sensibilité, que parce qu’elles évitent les préparations préalables qu’un photographe exécute fort bien, mais qui déconcerteraient le naturaliste, ou lui feraient perdre inutilement du temps.

Cependant, comme les plaques albuminées donnent des images bien plus fines que les glaces au gélatino-bromure, les opérateurs désireux d’obtenir des épreuves irréprochables feront bien de se servir de plaques albuminées, quitte à faire exécuter les préparations préalables par des hommes du métier.

Comment se fait le tirage de l’épreuve positive ? Le papier au chlorure d’argent sert d’ordinaire à ce tirage. Cependant, pour avoir plus de finesse, il vaut mieux tirer sur un papier au collodion ; car le papier au chlorure d’argent est nécessairement d’une texture grenue et poreuse, qui enlève la finesse des traits et rend l’image flou. Le collodion, au contraire, par son velouté, accuse les détails les plus fins, et les demi-teintes conservent ainsi une douceur et une transparence complètes.

Rien n’empêche, d’ailleurs, de reporter sur le papier, par une dernière opération, l’épreuve sur collodion.

Le procédé que nous venons de décrire et l’appareil que nous avons figurés sont le plus généralement en usage dans les laboratoires d’histoire naturelle. Il existe cependant une deuxième méthode, qu’il est nécessaire de décrire, car elle comporte un appareil particulier.

Nous venons de voir la manière de recueillir et de fixer l’image de l’infiniment petit. Dans ce cas, des appareils de faible dimension, un simple châssis, suffiraient ; mais s’il s’agit de fixer des images d’un plus grand développement, d’embrasser de plus grandes étendues, par exemple de reproduire l’ensemble d’un organe ou un animal grossi, un insecte ou une partie du corps de cet insecte amplifiés, pour montrer sa structure interne, alors le simple châssis ne suffit plus, il faut en revenir à l’appareil de Bertsh, que nous avons décrit dans les Merveilles de la science, c’est-à-dire adjoindre à un microscope une chambre obscure complète. Dès lors, il ne sera plus nécessaire d’amplifier le cliché pour le faire servir aux études, il conservera la dimension que lui aura donnée l’objectif du microscope, avec la chambre obscure à laquelle il est accolé.

Il y a beaucoup d’appareils micrographiques appliqués à une chambre noire et servant à fixer l’image d’objets d’histoire naturelle, petits animaux entiers, tels que bacilles, microbes, ou même insectes complets.

Nous représentons d’abord l’appareil construit par le docteur Roux (fig. 63). Le microscope est fixé sur une plaque tournante, AB, ce qui permet de choisir la partie de l’objet se prêtant le mieux à la reproduction. La chambre noire, CD, est à soufflet, et peut prendre un développement de 1m,20. Elle se meut sur une rainure, grâce au chariot qui la supporte. Le châssis portant la plaque sensible est placé à l’extrémité, E, de la boîte. Dans ce châssis, est la plaque de verre dépoli, qui doit recevoir l’image agrandie par la lentille intérieure du microscope, La partie antérieure de la chambre obscure est en rapport avec le microscope M. L’éclairage de l’objet est obtenu par une lanterne L, dans laquelle brûle une forte lampe à pétrole. La partie du faisceau