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mêmes alimentées par des chaudières inexplosibles Belleville.

Nous représentons dans les figures 369 et 370, la distribution des fils électriques pour l’éclairage de la salle et de la scène du théâtre du Palais-Royal. Les légendes qui accompagnent la coupe verticale de la scène et de la salle, ainsi que le plan, donnent l’explication du réseau des conducteurs aboutissant aux différentes parties de la salle, de la scène et de l’administration.

Le théâtre de la Renaissance est éclairé, depuis le mois d’octobre 1887, par des globes Swann. La salle et la scène ont reçu un brillant éclairage, et la façade rayonne, chaque soir, d’un grand éclat.

L’électricité est fournie par une machine dynamo-électrique, actionnée par une machine à vapeur, installée dans une maison particulière de la cité Riverin (rue de Bondy). Ce même moteur sert à alimenter d’électricité le théâtre de la Porte-Saint-Martin.

Au théâtre de la Porte-Saint-Martin, l’électricité a remplacé partout le gaz. Scène, salle, couloirs, dessous, bureaux, loges d’artistes, etc., sont éclairés par des globes à incandescence Swann. Le total de l’éclairage est de 1 600 lampes à incandescence. Les lampes dites de secours, elles-mêmes, sont alimentées par des accumulateurs, qui n’ont aucune relation avec l’éclairage général.

La rampe, les herses, les portants, sont à trois effets : feux blancs, bleus et rouges, qui se produisent automatiquement par la simple pression d’un bouton.

Dans la salle, le lustre se compose d’un grand réflecteur en bronze doré, contenant 210 lampes à incandescence.

En outre, entre chaque loge d’artiste, au premier étage, se trouve une lampe électrique, enfermée dans un globe de verre dépoli, qui répand une lumière très douce et qui ne fatigue pas les yeux.

Comme il est dit plus haut, le courant électrique est engendré dans un immeuble de la cité Riverin, par une puissante machine à vapeur, et des machines dynamos, qui distribuent le courant électrique aux théâtres de la Renaissance et de la Porte-Saint-Martin.

C’est la Société Marcel Deprez qui a exécuté tous les travaux de cette installation.

C’est à la même source d’électricité, c’est-à-dire aux machines établies dans la cité Riverin, que s’alimente le théâtre de l’Ambigu, qui, le 26 novembre 1887, dans sa salle, restaurée et embellie, inaugura l’éclairage électrique. Toute l’installation, scène, salle, bureaux, couloirs, etc., est parfaitement entendue. Le lustre, en particulier, qui est placé à une grande hauteur, pour ne pas gêner la vue des spectateurs des galeries supérieures, est d’une parfaite élégance.

L’éclairage électrique du théâtre du Gymnase n’emprunte pas son courant électrique à l’usine à vapeur de la cité Riverin. La machine, de la force de 25 chevaux, est placée dans les dépendances du théâtre.

Nous en dirons autant de la Gaîté, qui, à la fin du mois de novembre 1888, inaugura un ensemble d’éclairage électrique parfaitement entendu. Il n’existe pas, au théâtre de la Gaîté, un seul bec de gaz.

N’oublions pas, dans cette revue, le Théâtre-Français. Ce théâtre subventionné, fut transformé par l’État, à la fin de l’été de 1888, sous le rapport de l’éclairage, par l’installation de l’électricité sur la scène et dans la salle. La source d’électricité est une machine à vapeur, de la force de 25 chevaux, installée dans l’usine centrale de la cour du Palais-Royal.