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pétrole est industriellement exploitable. Le Canada renferme des sources de naphte, qui paraissent la terminaison de celles des lacs Alleghanys. En 1862, on n’y creusa pas moins de 50 puits, dont quelques-uns fournissaient 3 000 à 4 000 litres d’huile minérale, par jour. Mais comme les débouchés manquaient, on ne continua pas, à cette époque, cette exploitation.

Dans la Californie, le pétrole a été découvert sur les côtes de l’océan Pacifique, par gîtes isolés, depuis San Francisco jusqu’à los Angelos et Santa Barbara, qui sont devenus des centres d’exploitation industrielle. Deux millions et demi de litres de pétrole furent fournis par la Californie, en 1879 ; et en 1882, ce nombre avait atteint 48 millions. Le mouvement a continué depuis.

Au Mexique, dans l’État de Vera-Cruz, dans le voisinage du port de Tuxpam, le naphte est si abondant que l’on voit plusieurs sources couler dans le lac, descendant des montagnes environnantes.

Même abondance dans l’île de la Trinité.

Le pétrole se rencontre à l’île de Cuba, mais il n’est pas exploité, vu l’état d’appauvrissement de cette possession espagnole.

Au Pérou, les gisements d’huile minérale s’étendent sur une longueur de 200 kilomètres, depuis le cap Blanco jusqu’à la rivière Tauly, non loin de la côte de l’océan Pacifique. On évalue à 16 000 kilomètres carrés la surface de ce district pétrolifère. Un puits creusé en 1876, fournit 140 000 litres par jour.

Dans les îles Barbades et dans la république de l’Equateur, on exploite un goudron épais, provenant probablement d’une oxydation à l’air de substances pétroliques.

pétrole d’asie.

La Chine et le Japon possèdent des gisements de naphte, qui sont connus depuis un temps très reculé. Un voyageur, M. Benjamin Smith, dans un mémoire publié en 1877, au Tonkin, sur les Pétroles du Japon, dit que l’exploitation de ces sources a pris aujourd’hui une certaine importance. Ce voyageur vit des ouvriers japonais creuser des puits, qui avaient jusqu’à 100 mètres de profondeur, et y puiser de grandes quantités d’un pétrole visqueux.

L’Inde, dans les monts Himalaya, possède des gisements d’huile minérale.

La Birmanie et plusieurs îles situées près de la côte d’Arracan, en fournissent également.

Un voyageur anglais, le docteur Robertson, qui visitait l’Indo-Chine vers 1870, compta plus de 800 puits, sur une surface de 200 hectares. On y exploitait une couche pétrolifère, d’une épaisseur de 2 mètres, située à 150 mètres de profondeur. Ces divers gisements paraissent en rapport de continuité avec ceux de la Chine.

Mais c’est au nord-ouest de l’Asie, c’est-à-dire entre la mer Caspienne et la mer Noire, que l’on a découvert les sources de naphte les plus riches de l’univers. Leur abondance surpasse de beaucoup celle des plus importants districts de l’Amérique. On sait aujourd’hui, d’une façon certaine, qu’un vaste bassin souterrain d’huile minérale s’étend de la mer Caspienne à la mer Noire, en passant sous les montagnes du Caucase, et qu’il se prolonge même bien au delà de la mer Caspienne, dans le Turkestan.

Nous avons parlé, dans les Merveilles de la science, de l’exploitation des sources de pétrole à Bakou, sur la rive gauche de la mer Caspienne. Ces gisements étaient déjà singulièrement abondants, en 1870, mais ils ont été considérablement dépassés par ceux que l’on a découverts postérieurement, dans le district de Kouba, au bord occidental de la mer Noire. Dans la péninsule de Taman, des rivières de pétrole