Page:Figuier - Les Merveilles de la science, 1867 - 1891, Tome 6.djvu/540

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et permettent au gaz oxyde de carbone de s’échapper dans l’appartement.

5° Les orifices de chargement d’un poêle à combustion lente doivent être clos d’une façon hermétique, et il est nécessaire de ventiler largement le local chaque fois qu’il vient d’être procédé à un chargement de combustible.

6° L’emploi de cet appareil de chauffage est dangereux dans les pièces où des personnes se tiennent d’une façon permanente, et dont la ventilation n’est pas largement assurée par des orifices constamment et directement ouverts à l’air libre ; il doit être proscrit dans les crèches, les écoles, et les lycées.

7° En dernier lieu, l’Académie croit de son devoir de signaler à l’attention des pouvoirs publics les dangers des poêles à combustion lente, et en particulier des poêles mobiles, tant pour ceux qui en font usage que pour leurs voisins. Elle émet le vœu que l’administration supérieure veuille bien faire étudier les règles à prescrire pour y remédier.

On ne pouvait guère formuler de conclusions plus précises, étant donné l’usage universel des poêles mobiles, en France et dans toute l’Europe. L’invention de l’ingénieur russe Choubersky a été un véritable bienfait pour les populations, qui trouvent dans cet ingénieux appareil un moyen de chauffage éminemment économique, et par conséquent, une cause de bien-être et de préservation des maladies. Le succès immense du poêle Choubersky et des imitations qu’on en fait chaque jour, depuis que le brevet est tombé dans le domaine public, prouve à quels besoins généraux il répond. Il y aurait donc ingratitude à faire trop fortement ressortir ses inconvénients. Toute chose, en ce monde, a son bon et son mauvais côté ; la sagesse consiste à prendre le bien et à chercher les moyens d’éviter le mal. Usez des poêles mobiles, si vous voulez avoir un appartement constamment chauffé à une douce température ; mais étudiez bien votre cheminée, assurez-vous que son tirage est suffisamment actif, et s’il est possible, maintenez-le en place, son transport pouvant devenir une cause de dangers. Faites de votre poêle mobile une chose immobile, de votre cheminée roulante une cheminée qui ne roule pas ; et, dans tous les cas, ne le placez jamais dans votre chambre à coucher.

J’avoue, pour mon compte, ma prédilection pour ce mode de chauffage, dont j’use chaque hiver. Il est si commode de n’avoir pas à s’occuper de son feu ; de n’avoir de bois, ni dans sa cave, ni dans son appartement ; de n’avoir jamais à redouter d’incendie ou d’accident de cheminée, le foyer étant clos et entouré de toutes parts ; de trouver le matin, en se levant, et le soir en rentrant, une pièce chauffée, et d’avoir de l’eau chaude à toute heure du jour et de la nuit. Seulement, je veille au grain, comme disent les bonnes gens.

Le poêle Choubersky, une fois tombé dans le domaine public, a été l’objet de modifications particulières, qui ont fait surgir différents appareils, ayant chacun leur utilité, dans des conditions données, toutefois sous la réserve générale, consistant à les bannir des chambres à coucher et à ne point les déplacer.

Il ne sera pas sans intérêt de faire connaître la nombreuse descendance du poêle Choubersky. Nous ne signalerons toutefois que ceux de ces appareils qui sont le plus répandus en France.

Le calorifère Mauguin, que nous représentons en coupe dans la figure 403, présente l’avantage d’un mode de nettoyage tout particulier de la grille, au moyen de rondelles excentrées, qui, manœuvrées du dehors par une manivelle, viennent passer entre les barreaux pour piquer le feu. Un vase saturateur, rempli d’eau, peut être placé à la partie supérieure, ainsi qu’un chauffe-assiettes, pour les salles à manger. Ces dispositions ne sont pas figurées sur notre dessin.

Le calorifère Mauguin paraît établi dans des conditions qui en rendent l’usage avanta-