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carrés compris dans la surface sphérique formant la voûte céleste.

Dans sa dernière séance, le Congrès a élu les membres du Comité permanent d’exécution, lequel a constitué un bureau de neuf membres (M. Mouchez, président}, pour exécuter les expériences et les études arrêtées par le Congrès et pour activer les préparatifs d’exécution.

Dans une séance suivante du même mois, M. Mouchez offrait à l’Académie le résultat des premiers travaux photographiques exécutés par MM. Paul et Prosper Henry, pour l’exécution de la carte du ciel.

« MM. Paul et Prosper Henry viennent, dit M. Mouchez, de donner ainsi aux astronomes la possibilité de faire facilement, en quelques années et à l’aide du concours d’une dizaine d’observatoires répartis sur la surface du globe, la carte complète de la voûte céleste, comprenant non seulement les 5 000 à 6 000 astres visibles à l’œil nu, mais aussi les millions d’étoiles, jusqu’aux plus faibles, visibles seulement avec les plus puissants instruments. »

M. Mouchez donne ensuite la liste des principaux catalogues d’étoiles, et le programme provisoire des questions à résoudre pour atteindre le but proposé.

Six magnifiques planches sont annexées à ce travail. La lune, l’amas des Gémeaux, celui d’Hercule, Jupiter, Saturne, sont figurés, d’après les photographies obtenues à l’Observatoire de Paris.

Un Bulletin spécial du comité d’exécution de la carte du ciel a commencé de paraître en 1888. M. l’amiral Mouchez, en présentant à l’Académie le premier numéro de ce Bulletin, annonçait que les expériences et les études préparatoires étaient activement poursuivies par les savants des divers pays qui s’en sont chargés, à la suite du Congrès de 1887.

M. le docteur D. Gill, directeur de l’Observatoire du Cap de Bonne-Espérance, envoyait un mémoire sur la meilleure méthode de montage des plaques photographiques. M. le docteur Vogel, de Potsdam, avait fait d’excellents réseaux de repère ; il avait également à peu près terminé l’étude de la déformation de la couche sensible.

M. le docteur Scheiner avait constaté que la durée de pose des photographies stellaires semble être sans influence sur l’exactitude des positions des étoiles.

Fig. 66. — M. Janssen.

Disons, en terminant ce chapitre, qu’un astronome des États-Unis a publié, en 1888, une notice dans laquelle il prétend que la photographie astronomique est une science exclusivement américaine. C’est se montrer bien injuste ou tout à fait ignorant des travaux exécutés en Angleterre et en France, les seuls pays qui aient le droit de réclamer l’invention de la photographie astronomique. Il y a un demi-siècle que les physiciens français s’occupent de cette question, et aujourd’hui la France est à la tête de l’imposant mouvement qui va permettre de faire l’application la plus grandiose de la photographie à la construction de la carte du ciel de la fin du dix-neuvième siècle.