Page:Figuier - Les Merveilles de la science, 1867 - 1891, Tome 6.djvu/57

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

1o La production d’un cliché en relief en zinc, qui rend avec une fidélité rigoureuse le dessin tracé par l’artiste.

2o La production d’un cliché en relief en cuivre, qui rend très fidèlement une vue photographique quelconque, paysage, portrait, monument, etc., sans aucune intervention du dessinateur.

Le premier de ces procédés s’appelle gillotage, du nom de l’inventeur, Gillot ; le second porte le nom de photogravure directe.

Tels sont les deux procédés qui servent à donner les clichés en relief, applicables aux tirages typographiques. Nous allons décrire l’un et l’autre, dans ce chapitre. Quant aux lithographies et gravures en creux, obtenues par la photographie, nous en ferons l’objet d’un chapitre particulier.

procédé gillot.

C’est à un graveur de Paris, François Gillot, mort en 1875, après avoir consacré sa vie à cette invention, que l’on doit la découverte et les perfectionnements de la remarquable méthode qui sert à transformer le dessin d’un artiste en un cliché de zinc, devant suffire à un tirage énorme, par la presse typographique.

Fig. 67. — François Gillot.

Cette méthode a été désignée longtemps sous le nom simple de procédé, qui impliquait une certaine défaveur. Aujourd’hui, ce nom n’est plus synonyme d’un art inférieur ; il a pris un rang honorable dans les arts, il est recherché dans la typographie, pour l’illustration des livres, comme le plus utile et le plus économique auxiliaire.

Voici les diverses opérations du procédé Gillot, que l’inventeur désignait sous le nom de paniconographie, mot rébarbatif, justement oublié aujourd’hui. Il vaut mieux employer le terme gillotage, qui a l’avantage de rappeler le nom de l’inventeur.

Le dessin à reproduire en cliché de zinc, pour le tirage typographique, est exécuté à la plume par l’artiste, sur un papier-carton, qui est remis à l’opérateur.

On remarquera les avantages d’un tel moyen, en ce qui concerne l’artiste. Il n’a pas à se préoccuper des côtés pratiques de l’impression, ce qui pourrait le gêner dans son inspiration. Il dessine, comme à l’ordinaire, sur du papier ; l’opérateur se charge de fixer son œuvre à jamais, tout en la respectant d’une façon intégrale. Si bien qu’après avoir servi à fabriquer un cliché pour l’imprimeur typographe, on peut rendre à l’artiste son dessin, qui n’a été mis à contribution que pour en faire une photographie. On sait, au contraire, que dans la gravure sur bois, le dessin est à jamais détruit par le graveur. S’il sert à faire des reports, des transports, des décalques, il est détérioré ou perdu. Ici, il est conservé sans altération. Un dessin de prix peut être emprunté à un Musée, et lui être ensuite rendu, quand il a servi à faire un cliché.