Page:Figuier - Les Merveilles de la science, 1867 - 1891, Tome 6.djvu/590

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
 Les corrections sont expliquées en page de discussion

CHAPITRE II

les moteurs à pétrole. — moteur à pétrole otto.

Les moteurs à gaz de petite force ne sont pratiques qu’autant qu’ils sont reliés à une canalisation générale de gaz. Les moteurs à pétrole sont venus combler cette lacune ; leur emploi est tout indiqué chaque fois que le gaz d’éclairage n’existe pas.

C’est à tort que l’on désigne généralement sous le nom de moteurs à pétrole, à la fois les moteurs fonctionnant avec des essences légères (gazoline, benzine, etc.) pesant de 650 à 700 grammes le litre, et les huiles lourdes, pesant de 800 à 840 grammes par litre, c’est-à-dire ayant 0,800 à 0,840 de densité. Les deux genres de moteurs fonctionnent, il est vrai, d’après les principes des moteurs à gaz, mais la façon de produire le gaz diffère complètement.

Bans les moteurs à essence, le gaz s’obtient par la simple carburation de l’air, traversant, soit directement une couche de liquide, soit des substances qui en sont imprégnées. Il faut nécessairement que les essences ainsi employées soient très volatiles. Souvent, pour favoriser l’évaporation, on se sert de la chaleur perdue des gaz d’échappement, ou de l’eau de refroidissement. C’est toujours le piston moteur qui aspire, au travers de la substance carburatrice, l’air destiné à former le gaz, lequel, mélangé à une certaine quantité d’air frais, forme le mélange détonant.

La consommation d’essence par cheval et par heure, varie, suivant la force et le type des moteurs, entre 400 et 500 grammes. Le prix généralement élevé des essences (50 à 60 centimes le litre) est un obstacle à l’emploi des moteurs à essence, partout où le gaz existe. Cependant, dans les campagnes, ils peuvent rendre de grands services. Leur emploi est tout indiqué pour les petites embarcations, les tricycles : plusieurs applications de ce genre figuraient à l’Exposition universelle de 1889.

Le mode de formation du gaz est tout différent dans les moteurs à pétrole.

L’huile se volatilise dans une sorte de chaudière chauffée, à la mise en marche du moteur, par une lampe, puis, par les gaz d’échappement. Les vapeurs de pétrole sont directement aspirées par le piston.

Les moteurs à pétrole consomment de 300 à 500 grammes d’huile par cheval et par heure. Ces mêmes huiles, incomplètement brûlées dans le cylindre, servent au graissage du piston.

Le moteur à pétrole est éminemment économique ; mais il est d’invention trop récente pour permettre de se prononcer sur sa valeur pratique.

C’est M. Otto qui a construit le moteur à pétrole le plus répandu. Nous le représentons, en élévation, dans la figure 440.

Les moteurs Otto à pétrole ne diffèrent des moteurs à gaz que par la distribution et le système d’inflammation. On voit ces deux derniers organes représentés dans les figures 441 et 442. Le tiroir est remplacé par une soupape n d’admission du mélange. Le gaz arrive par la soupape r, que commande le régulateur ; l’air est aspiré au travers du tuyau Q et du robinet de réglage B (fig. 442).

Une étincelle électrique, produite par la rupture d’un courant fourni par un inflammateur magnéto-électrique, enflamme le mélange détonant.

L’appareil magnéto-électrique est constitué par une série d’aimants, E, entre les pôles desquels se meut une bobine, sous l’action d’une palette c, montée sur l’arbre de distribution, d’une équerre ab, calée sur l’axe de la bobine, et d’un ressort de rappel, d.

Le courant s’établit, d’une part, de la bobine à la borne, p (fig. 442), en communication avec la tige centrale, s, isolée du