Aller au contenu

Page:Figuier - Les Merveilles de la science, 1867 - 1891, Tome 6.djvu/61

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

Fig. 70. — Atelier et chambre obscure de Gillot.

À chaque morsure nouvelle, on augmente l’acidité du bain, et quand les larges parties restent seules exposées à l’attaque, on peut employer l’acide à 6° B. À cet état, la plaque de zinc retirée du bain, lavée, essuyée, est traitée par la benzine, puis par la potasse, pour éliminer tous corps gras. On peut voir alors que les parois ne présentent pas un plan incliné, mais une série de talus ou bourrelets correspondant à la série des morsures. Ces renflements pourraient prendre l’encre d’impression et altérer la pureté des lignes et des blancs ; il faut les faire disparaître par une opération analogue à la première, mais menée rapidement en sens inverse. À cet effet, la plaque bien nettoyée et chauffée sur la table de fonte est encrée à chaud, avec un rouleau dur et lisse, au moyen d’une encre composée par moitié avec l’encre d’imprimerie et moitié avec un mélange à parties égales de résine et de cire jaune. Cette encre, qui ne peut être employée qu’à chaud, descend sur les parois latérales ; on arrête quand elle est arrivée à moitié de la profondeur, on refroidit la plaque, on renouvelle un encrage à froid, pour bien couvrir toute la surface, on chauffe de nouveau, pour glacer l’encre et n’avoir aucun point qui ne soit protégé, on porte à la cuve avec de l’acide à 5° B. qui ronge rapidement les talus et creuse encore plus profondément. On recommence l’opération entière, en ménageant l’encrage, de manière à pouvoir enlever les talus supérieurs ; On termine en préservant seulement la surface et en faisant sur toutes les parois une morsure très légère, qui fait disparaître les dernières traces de bourrelets.

La gravure est alors terminée, il ne reste qu’à enlever à la scie toutes les larges parties qui, en le maintenant, facilitaient l’action régulière du rouleau encreur ; on contourne également à la scie la forme générale, et on monte la plaque gravée sur les bois d’épaisseur.

Ces opérations sont menées rapidement, dans un vaste atelier, largement aéré pour éliminer les gaz nitreux résultant de l’attaque des zincs. Des séries de grandes cuves contenant les liquides acides reçoivent les planches à graver ; deux machines, l’une à gaz de la force de 4 chevaux, l’autre à vapeur, de la force de 6 chevaux, servent à mettre en mouvement les cuves, les outils à scier et découper, ainsi qu’une machine Gramme pour opérer à la lumière électrique, quand il est nécessaire.

On voit que la pose, pour obtenir les épreuves photographiques, joue un grand