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Fig. 466. — Le phonautographe.


progrès de l’esprit humain, est toujours intéressante à connaître. En ce qui concerne l’invention du phonographe, cet intérêt augmente pour nous, puisqu’il s’agit d’établir que le phonographe a pour première origine un appareil dû à un inventeur français, c’est-à-dire le phonautographe auquel M. Edison a fait des emprunts évidents. On nous permettra donc de développer les faits venus à notre connaissance sur les travaux et la personne de Léon Scott.

Léon Scott de Martinville était le petit-fils du baron Scott de Martinville, dont nous avons dit quelques mots dans les Merveilles de la science (Notice sur les Aérostats)[1] comme ayant, dès 1789, proposé un appareil pour la direction des ballons. Le baron Scott de Martinville avait ouvert, à cette époque, une souscription, pour réaliser son projet des ballons dirigeables. Les troubles des temps empêchèrent la souscription d’aboutir. Il nous est resté de cet effort un volume très intéressant du baron Scott de Martinville, intitulé l’Aérostat dirigeable (in-8°,1789).

Edouard Scott de Martinville était né à Paris, le 24 avril 1817. Il était fils d’Auguste-Toussaint de Martinville, également né à Paris, sur la paroisse de Saint-Sulpice, et fils lui-même d’un autre Auguste-Toussaint de Martinville, baron de Balweary, né à Rennes, le 1er novembre 1732. Il descendait d’une ancienne famille de Bretagne, primitivement originaire d’Écosse, et qui remontait, par seize degrés, à Michel Scott, baron de Balweary, auteur du célèbre traité de la Physiognomie.

Auguste-Toussaint Ier, mort en 1800, à Châlon-sur-Saône, chef de bataillon, avait été ruiné par la Révolution. Il s’était occupé d’inventions, en particulier, comme il est dit plus haut, de la direction des aérostats, question sur laquelle il proposait une solution pour un problème qui n’est pas encore résolu. Après sa mort, son

  1. Tome II, page 590.