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Fig. 469. — Le phonographe. Vue extérieure.


national d’électricité n° de septembre, 1890 :

« La Compagnie fondée à Londres pour l’exploitation du nouveau phonographe d’Edison, a acheté son brevet 6 millions. »

Sic vos non vobis mellificatis apes.
Sic vos non vobis nidificatis oves.


CHAPITRE II

description du premier phonographe d’edison. — ses avantages et ses défauts.

Ce qui a conduit M. Edison, paraît-il, à la découverte du phonographe, c’est son idée de transmettre automatiquement les signaux du télégraphe Morse. Il voulait effectuer les signaux du télégraphe Morse, au moyen d’un style traceur, sur une feuille de papier entourant un cylindre creusé d’une ramure en spirale. Les dentelures produites par le style devaient, en repassant sous la même pointe, transmettre automatiquement la dépêche.

C’est, après cette application du style traceur à l’enregistrement des signaux du télégraphe Morse, que M. Edison eut l’idée d’enregistrer et de reproduire la parole, dans un instrument, qu’il appela phonographe.

Faisons, en passant, une remarque grammaticale sur le nom de phonographe donné par Edison à cet appareil. En grec, le mot φόνος ne veut pas dire voix, mais meurtre. D’après cette étymologie, phonographe signifierait instrument qui enregistre les meurtres. C’est le mot φωνἠ, qui signifie, en grec, voix. Il faudrait donc dire phonégraphe, et non phonographe, si l’on voulait se conformer au grec.

Quoi qu’il en soit de ce nom, consacré par l’usage, nous dirons que le phonographe ressemble à une serinette ou à une boîte à musique, et nous allons voir qu’au fond, son mécanisme se rapproche de celui de la vulgaire serinette. L’appareil se compose, comme le montre la figure 469, d’un cylindre en cuivre C, disposé horizontalement, et soutenu par un axe, que l’on fait manœuvrer avec une vis V. Cette vis tourne dans un écrou, lequel fait avancer ou reculer le cylindre C. Une manivelle, B, permet de faire tourner le cylindre C, lequel, tout en tournant, avance ou recule, suivant le sens dans lequel on fait agir la manivelle.

Une embouchure, D, est fixée sur le cylindre.

Au fond de cette embouchure se trouve un diaphragme métallique, semblable à celui du téléphone, et dont le centre porte, comme la lame vibrante du téléphone, une