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teurs lettrés, il n’est pas rare d’en rencontrer de plus heureux ou de plus sages, qui savent concilier les satisfactions de l’intelligence avec les devoirs de leur profession, et qui réussissent à augmenter leur fortune, sans rompre avec la société des esprits délicats. »

M. Théron de Montaugé énumère les principales charges qui pèsent sur l’agriculteur, il se préoccupe de la valeur croissante des objets de première nécessité, du prix des salaires qui s’élève toujours, tandis que le prix du blé n’est pas même rémunérateur pendant certaines années, et, d’accord avec les hommes les plus autorisés, il ne voit d’autre remède que celui qui consiste à faire une plus large part à la culture des fourrages et à l’élevage du bétail, ce qui permet d’ailleurs, vu l’abondance des fumiers, d’obtenir autant de céréales sur une moindre superficie de terrains.

La plantation des vignes lui paraît aussi un moyen à mettre en pratique, pour atténuer dans une certaine mesure les effets fâcheux du bas prix des céréales ; elle est quelquefois l’unique moyen de retirer quelques profits des sols graveleux, trop ardents ; de certains coteaux, où la faible épaisseur de la couche arable ne permettrait pas d’établir avec succès la culture des céréales.

Homme d’action, ami du progrès, M. Théron de Montaugé avait étudié avec un soin particulier toutes les questions qui intéressent les agriculteurs. Les procédés les plus perfectionnés de l’agriculture moderne lui étaient familiers et étaient mis en pratique sous son habile direction. Choix raisonné d’un bon assolement, drainage des terrains trop humides, labours profonds, culture des plantes fourragères, élevage du bétail, productions abondantes de fumiers, emploi de machines agricoles, en un mot, tout ce qu’un homme laborieux et instruit peut faire pour obtenir du sol le meilleur rendement, tout cela, dis-je, était fait par notre collègue, et le succès couronnait ses efforts.

Ainsi, tandis que le rendement moyen d’un hectare de terre cultivée en blé est dans notre département de 14 hectolitres 5, Théron de Montaugé obtenait un rendement moyen de 22 hectolitres.