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LE P’TIT TAUREAU CROISÉ




UN brave cultivateur demeurant dans l’un des grands comtés de l’Est désirait, améliorer son stock de bétail qui était devenu fort dégénéré. Il s’en alla trouver un grand éleveur des environs. Celui-ci était un Anglais qui ne parlait pas le français ; Baptiste, lui, ne connaissait pas l’anglais. En revanche, tous les deux se comprenaient bien. À son arrivée, l’éleveur reçut Baptiste avec la plus grande cordialité, en lui demandant des nouvelles de sa famille, et en le félicitant sur sa bonne apparence et l’état merveilleux de sa santé.

Pour répondre à cette politesse, Baptiste se confondit en remerciements, et il finit par cette phrase :

— Ben, j’vas vous dire, j’su’ ben content de voir l’intérêt que vous m’portez, mais c’est pas ça qui m’amène.

Well, Baptiste, all right. Speak out and let me know what you want this morning.