Page:Filiatreault - Mes étrennes - La hache versus la bêche, 1912.djvu/11

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subir les humiliations et les mauvais traitements que j’ai soufferts par suite d’une injustice révoltante.


Pour donner une légère idée au lecteur du genre de copie que je détiens, des manuscrits authentiques, je me permettrai de rééditer les quelques lignes qui vont suivre, qui ont déjà été publiées le 3 septembre, 1892.

L’auteur de ces lignes est un des hommes les plus éminents de la Province, un catholique convaincu, un pratiquant rigide qui se rend tous les dimanches à la grand’messe à Notre-Dame, et, pour comble, est un parfait honnête homme. Ses motifs ne peuvent être mis en suspicion.

Je publie cet écrit pour vous dire que j’ai conservé la plupart des manuscrits que j’ai publiés, et que ceux que je n’ai pas aujourd’hui en ma possession m’ont été volés par des âmes pieuses.


Le scandale humiliant qui court les rues en ce moment est une leçon terrible pour les autorités ecclésiastiques et pour les catholiques de cette Ville.

C’est l’histoire qui se répète et se répétera aussi longtemps que le monde durera.

On perd les hommes en les encensant continuellement, en excusant leurs abus, en justifiant leurs exagérations, en leur faisant croire que tout leur est permis.

À force de leur dire qu’ils sont maîtres absolus de tous et qu’ils peuvent tout prendre, ils finissent par prendre nos femmes.

Il est temps que, dans l’intérêt de la religion et du clergé lui-même, les hommes dont personne ne peut soupçonner les motifs disent la vérité.

Il faut être aveugle pour ne pas prévoir la tempête qui éclatera tôt ou tard et brisera tout, si le clergé ne fait pas ce que les circonstances exigent.

Plus il a fait de bien, plus son influence a été grande et bienfaisante, plus il doit être sur ses gardes et tenir compte des plaintes qui se font entendre partout.