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sipées, si elle avait réellement réussi à chasser de son esprit les papillons noirs.

Bientôt, elles furent d’accord sur tous les points, même sur le nombre des invitées.

C’est l’anniversaire de Pierrette et sa mère lui a préparé un « party » surprise.

La jeune fille suivant son habitude est sortie tout l’après-midi. En entrant vers cinq heures, au lieu de passer par le salon, elle se dirigea directement vers sa chambre.

Elle portait son manteau de fourrure court et une jupe de lainage. Yvonne la guettait sans en avoir l’air, et souriant sous cape lui fit remarquer :

— C’est votre fête aujourd’hui, Mademoiselle Pierrette, ne ferez-vous pas toilette avant de vous présenter au thé ?

— Tu as une excellente idée, ma vieille Yvonne.

Et aussitôt elle se mit en devoir de se rendre à cette suggestion.

— Donne-moi ma robe verte, Yvonne, ma robe avec de la guipure.

Quelques instants plus tard, c’était une Pierrette des jours de cérémonie qui se présentait au salon.

Quelle ne fut pas sa surprise, d’y trouver réunies dans un silence complet, ses amies les plus intimes.

Au premier abord, elle se sentit intimidée par l’inattendu de la réception, mais presqu’aussitôt elle redevint maîtresse d’elle-même.

La place d’honneur lui avait été réservée ; avant d’y prendre place, elle les embrassa toutes, en commençant par sa mère. Jamais elle ne s’était sentie émue comme aujourd’hui devant des manifestations d’amitié. Elle se demandait si elle ne devenait pas sentimentale.

On papota jusqu’à six heures autour de tables chargées de friandises. Après le thé, quand le groupe joyeux se leva de table, l’une des jeunes filles se fit l’interprète de toutes et offrit à Pierrette en leur nom et en celui de Madame des Orties, une magnifique gerbe de roses. Au centre du bouquet était attachée une