Page:Finot - La Marche à la lumière, Bodhicaryavatara, poème sanskrit de Cantideva.djvu/122

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qu’aurai-je à donner ? » Cette générosité fera de toi le roi des dieux.

126. Quiconque fait peiner autrui pour lui-même cuira dans les enfers ; quiconque peine pour autrui a droit à toutes les félicités.

127. La même ambition qui a pour effet des supplices dans l’autre monde, la honte et la stupidité dans celui-ci, — si on la transfère à autrui, produit le bonheur céleste, la gloire, l’intelligence.

128. Celui qui impose à un autre la tâche de travailler pour lui aura pour rétribution l’esclavage ; celui qui s’impose la tâche de travailler pour autrui aura pour récompense le pouvoir.

129. Tous ceux qui sont malheureux le sont pour avoir cherché leur propre bonheur ; tous ceux qui sont heureux le sont pour avoir cherché le bonheur d’autrui.

130. À quoi bon tant de paroles ? Comparez seulement le sot uniquement attaché à son propre intérêt et le Saint qui agit dans l’intérêt d’autrui.

131. Certes on ne saurait obtenir la dignité de Buddha, ni même le bonheur dans le monde de la transmigration, si on n’échange pas son bien-être contre la peine d’autrui.

132. Sans parler de l’autre monde, notre intérêt dans celui-ci n’est-il pas compromis si le serviteur ne fait pas sa tâche ou si le maître ne lui paie pas son salaire ?