Page:Finot - La Marche à la lumière, Bodhicaryavatara, poème sanskrit de Cantideva.djvu/86

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100. Les biens et les honneurs sont une chaîne qui ne convient pas à mon désir de libération ; ceux qui me délivrent de cette chaîne, comment pourrais-je les haïr ?

101. J’allais pénétrer dans la Douleur ; ils sont comme une porte fermée placée devant moi par la providence des Buddhas : comment pourrais-je les haïr ?

102. « Mais mon ennemi entrave mes bonnes œuvres ! » Mauvaise excuse au ressentiment, car il n’est pas de mortification comparable à la patience, et c’est celle dont il m’offre l’occasion.

103. C’est par ma faute que je ne pratique pas la patience envers lui ; c’est moi qui place l’obstacle devant la bonne œuvre mise à ma disposition.

104. Celui, en effet, sans lequel un autre n’est pas, et par lequel il existe, celui-là est la cause de l’autre : comment peut-on l’appeler obstacle ?

103. Le mendiant qui se présente en temps opportun n’est pas un obstacle à l’aumône ; le religieux rencontré n’est pas un obstacle à l’entrée en religion.

106. Les mendiants sont communs dans le monde, rares les offenseurs, car si je n’offense personne, personne ne m’offensera.

107. Un ennemi acquis sans effort, c’est un trésor surgi dans la maison ; il doit m’être cher, cet auxiliaire de ma carrière spirituelle.