Page:Finot - La Marche à la lumière, Bodhicaryavatara, poème sanskrit de Cantideva.djvu/87

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108. Nous avons droit tous deux au fruit de la patience ; mais c’est à lui qu’il doit être offert le premier, puisqu’il est le premier auteur de ma patience.

109. « Mon ennemi n’a pas l’intention de perfectionner ma patience : il ne mérite donc pas que je l’honore ! » Mais alors pourquoi honorer la Bonne Loi, qui n’est que la cause inconsciente de ton perfectionnement ?

110. « Mais il a dessein de me nuire : je ne saurais honorer un ennemi ! » Aurais-je autrement besoin de patience, par exemple, envers un médecin dévoué ?

111. C’est son hostilité qui conditionne ma patience, et cette cause de ma patience, je dois l’honorer comme la Bonne Loi.

112. « Les créatures sont un champ de mérite, comme les Buddhas », a dit le Maître, car par leur dévotion aux unes comme aux autres, beaucoup ont atteint l’autre rive de la félicité.

113. C’est par les créatures, comme par les Buddhas, qu’on obtient les vertus d’un Buddha ; or la vénération qu’on témoigne aux Buddhas, on la refuse aux créatures : pourquoi cette différence ?

114. La grandeur de l’intention se mesure non à l’intention elle-même, mais à ses effets ; les créatures ont donc une grandeur égale à celle des Buddhas, elles vont de pair avec eux.