Page:Firdousi - Le Livre de Feridoun et de Minoutchehr.djvu/10

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La mort de Dakiki laissa l’entreprise inachevée et les Samanides n’eurent pas le temps de la reprendre, leur empire tomba quelques années plus tard et passa aux mains des Ghaznévides.

Le second roi de cette dynastie, Mahmoud, fils de Sebekteghin (387-421 de l’hégire, 997-1030 de J.-C), prince puissant et guerrier, avait, en son palais, une véritable académie : il s’y tenait tous les soirs une assemblée littéraire où les beaux esprits récitaient leurs vers et en discutaient le mérite en présence du roi. Mahmoud, comme ses prédécesseurs, s’intéressait avant tout aux poésies nationales. Son grand désir était d’en former une collection plus complète que celles des Sasanides et des Samanides. Il en recherchait partout les matériaux, également avide de livres et de traditions orales, de sorte que l’on ne pouvait mieux lui faire sa cour qu’en lui procurant les uns ou les autres. Ainsi, il reçut un volume contenant une partie du Seïr-al-Molouk d’Ibn-al-Mokaffa et s’empressa d’ouvrir une espèce de concours pour le faire mettre en vers. Peu à peu il parvint à réunir tous les documents qui existaient relatifs aux anciens rois de Perse.

Toutefois, il s’agissait de trouver un homme capable de les rédiger, assez lettré pour le goût raffiné d’un temps où la littérature était une mode et un art, et assez imbu de respect envers les traditions pour leur conserver leur caractère. Mahmoud chercha vai-