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butin qui devait être distribué à l’armée arabe.

On retrouve le recueil de Danischwer en Perse dans la première moitié du IIe siècle de l’hégire, entre les mains d’Abdallah Ibn-al-Mokaffa, secrétaire du gouverneur de l'Irak, qui semble avoir passé sa vie à traduire en arabe un grand nombre d’ouvrages écrits en pehlewi — ancien dialecte officiel de la Perse, né du mélange des langues sémitique et persane — parmi lesquels le Khodaï-nameh. Cette traduction est malheureusement perdue.

Au IIIe siècle de l’hégire, Iacoub, fils de Leïs, le fondateur de la famille des Saffarides, quoique tout à fait étranger aux lettres, sentant l’avantage qu’il pouvait tirer des traditions nationales, se procura le recueil de Danischwer et ordonna à son vizir de traduire en persan ce que Danischwer avait écrit en pehlewi et d’y ajouter ce qui s’était conservé sur les temps écoulés entre Khosrou Parviz et Iezdedjird. L’ouvrage fut achevé l'an 260 de l’hégire.

La famille de Iacoub fils de Leïs, ne garda pas longtemps le pouvoir; vers la fin du IIIe siècle de l’hégire (an 291), ses possessions tombèrent entre les mains des Samanides, princes descendants de la famille des Sasanides. Cette nouvelle dynastie s’occupa avec ardeur des traditions persanes. Belami, vizir d’Abou-Salih Mansour le Samanide (350-365 de l’hégire), chargea le poëte Dakiki de mettre en vers la traduction de l’ouvrage de Danischwer.