Page:Firdousi - Le Livre de Feridoun et de Minoutchehr.djvu/101

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à un Péri, et lui enseigna en secret l’art de la magie, afin qu’il possédât la clef de ce qui est fermé, afin qu’il pût découvrir par son art ce qui est caché. Feridoun comprit que cela lui venait de Dieu, que ce n’était pas l’œuvre d’Ahriman, ni celle d’un méchant. Sa joue en rougit de joie, il se vit jeune de vie et de domination. Ses cuisiniers lui préparèrent sa nourriture, et placèrent devant le prince une table digne des grands. Lorsqu’il eut achevé de boire, il se hâta de se coucher car il sentait sa tête lourde, et il avait envie de dormir.

Mais ses frères, ayant vu le départ de l’homme de Dieu, la conduite de Feridoun et sa bonne fortune, s’élevèrent aussitôt tous les deux contre lui, et se préparèrent à le faire périr. Sur une haute montagne s’élevait un rocher ; les deux frères s’éloignèrent en secret de la foule ; étant allés pendant la longue nuit au pied de cette montagne, où le roi se livrait à un doux sommeil, ces deux méchants montèrent sur la hauteur sans que personne les aperçût ; mais quand ils eurent détaché le rocher de la montagne pour écraser subitement la tête de leur frère, et qu’ayant fait rouler la pierre du haut de la montagne, ils croyaient déjà avoir tué le roi endormi, par l’ordre de Dieu, Feridoun s’éveilla de son sommeil au bruit de la pierre, il l’arrêta par son art magique à la place où elle se trouvait, et elle ne roula plus l’espace d’un atome. Ses