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Page:Firdousi - Le Livre de Feridoun et de Minoutchehr.djvu/106

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Il l’a tué cruellement, et je me suis dirigé vers le trône de Zohak pour chercher vengeance. Il a tué de même la vache Purmajeh, qui fut ma nourrice, et dont le corps entier était une merveille de beauté. Comment cet homme impur pouvait-il en vouloir à la vie d’un animal muet ? Je me suis armé, déterminé à le combattre, je suis venu de l’Iran pour prendre vengeance. Je briserai sa tête avec cette massue à tête de bœuf ; je ne lui accorderai, ni pardon ni merci. »

Lorsque Arnewaz entendit ces paroles, son cœur pur comprit tout le mystère ; elle lui répondit : « Ô roi ! tu es Feridoun, destiné à détruire la magie et les enchantements, celui par la main duquel Zohak doit périr, par la bravoure duquel le monde doit être délivré. Nous étions deux filles innocentes, de race royale, que la crainte de la mort lui a soumises. Mais comment, ô roi, pourrait-on supporter de se coucher et de se lever avec un serpent pour compagnon ? » Feridoun leur répondit : « Si le ciel m’accorde d’en haut la justice qui m’est due, j’arracherai de la terre le pied du dragon ; d’impur qu’il est, je rendrai pur le monde. Il faut maintenant me dire avec vérité où est cet odieux serpent. » Les femmes au beau visage lui dirent le secret, espérant que la tête du serpent se trouverait enfin sous le couteau. Elles lui dirent : « Il est allé dans l’Hindostan pour y pratiquer les