Page:Firdousi - Le Livre de Feridoun et de Minoutchehr.djvu/124

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puissent les soucis être éloignés de toi et tes trésors être remplis ! Ô prince des Arabes (que ton étoile te préserve toujours du malheur !), qu’y a-t-il de plus doux que la vie et les enfants ? Rien ne peut égaler ces biens, rien n’est plus cher aux hommes que leurs enfants, et aucun lien n’est doux comme celui qui nous attache à eux. S’il y a quelqu’un dans le monde qui ait trois yeux, mes trois enfants me tiennent lieu de trois yeux ; et sache qu’ils sont encore plus précieux, car c’est la vue des enfants qui inspire aux yeux la reconnaissance envers Dieu. Que dit ce sage à l’âme pure quand il parle de tendres alliances : Je n’ai jamais formé une alliance avec quelqu’un, si je ne l’estimais plus que moi-même. L’homme sage et bien avisé cherche pour ami un homme qui lui ressemble. Quand même l’homme jouirait de la vie la plus douce, un roi ne pourrait être heureux sans une armée ! Je possède un empire florissant, des trésors, du courage et du pouvoir, et j’ai trois nobles fils, dignes d’une couronne et d’un trône, pleins d’intelligence, de sagesse et de vertus. Ils sont au-dessus de toute envie et de tout besoin, et leur main peut atteindre tout ce qu’ils désirent. Il faut à ces trois princes en secret trois épouses, filles de rois, et ceux qui connaissent le monde m’ont donné une nouvelle d’après laquelle je me suis hâté d’agir. Ils m’ont dit, ô