Page:Firdousi - Le Livre de Feridoun et de Minoutchehr.djvu/126

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devant mes yeux trois astres brillants. MainteNant Feridoun m’envoie un message et me tend un piège subtil ; il voudrait me séparer de ce qui m’est cher comme mes yeux, et je désire en tenir conseil avec vous. Son envoyé dit que le roi me fait savoir qu’il a trois princes, les ornements de son trône, qui recherchent mon amitié et mon alliance par mes trois filles à la face voilée. Si je les lui promets sans intention de tenir ma parole, ce serait un mensonge indigne d’un roi ; si je consens à son désir, mon cœur sera rempli de feu et mes yeux seront remplis de larmes, et si je refuse de faire sa volonté, mon âme aura à trembler devant les maux dont il m’accablera ; car ce n’est pas un jeu de s’attirer la vengeance de celui qui est le roi du monde. Les voyageurs ont entendu ce qui est arrivé par lui à Zohak. Maintenant dites-moi, l’un après l’autre, quel est votre avis dans ces circonstances. »

Les chefs, pleins de cœur et d’expérience, lui firent tous leur réponse : « Nous ne sommes pas d’avis que tu te laisses pousser par tous les vents. Quand même Feridoun serait un roi tel que tu le dis, nous aussi ne sommes pas des esclaves portant les boucles d’oreilles de la servitude. Notre coutume est de dire notre avis, et d’exercer la générosité ; notre devoir est de manier nos rênes et nos lances. Par nos épées, la terre deviendra