Page:Firdousi - Le Livre de Feridoun et de Minoutchehr.djvu/127

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rouge comme du vin ; par nos lances l’air deviendra comme un champ de roseaux. Si tes enfants te sont trop chers pour les donner, ouvre la porte de tes trésors et ferme tes lèvres. Mais si tu préfères agir par ruse, si tu crains ce roi puissant, fais-lui des demandes si excessives qu’il ne puisse pas y satisfaire. » Le roi entendit ces paroles de ses conseillers, mais il n’en fut point satisfait.



RÉPONSE QUE LE ROI DE IEMEN DONNE À L’ENVOYÉ DE FERIDOUN


Il manda devant lui l’envoyé du roi, et lui adressa beaucoup de douces paroles : « Je suis inférieur à ton roi, et j’obéirai à tout ce qu’il pourra m’ordonner. Dis-lui que, quelque puissant que tu sois, tes trois enfants te sont très précieux. Les fils du roi lui sont chers, et il a l’espoir qu’ils seront l’ornement de son trône ! J’approuve tout ce que tu m’as dit, et j’en juge d’après ce que je sens pour mes filles. Si le roi avait demandé mes yeux, ou le désert des braves et le trône du Iemen, je les aurais moins regrettés que mes trois enfants que je suis destiné à ne plus revoir. Mais si telle est la volonté du roi, il ne faut penser qu’à lui obéir, et mes trois enfants sortiront de ma famille