Page:Firdousi - Le Livre de Feridoun et de Minoutchehr.djvu/131

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riers célèbres, dont les faces brillaient comme le soleil. Lorsque Serv eut nouvelle de leur arrivée, il orna son armée comme le plumage du faisan, et envoya au-devant d’eux un cortège nombreux, composé tant de seigneurs étrangers à sa famille, que de ses proches parents ; et lorsque les trois princes illustres entrèrent dans le Iemen, tous les habitants, hommes et femmes, sortirent, tous versèrent sur eux de l’ambre et du safran, tous mêlèrent le vin et le musc. Toutes les crinières des chevaux furent trempées avec du vin et du musc, et des pièces d’or furent versées sous leurs pas. Le palais entier était décoré comme le paradis ; toutes les briques qu’on y avait employées étaient d’or et d’argent ; il était orné de brocart de Roum, et les trésors de toute espèce y étaient prodigués. Le roi y reçut les princes, et la nuit ayant remplacé le jour les rendit plus hardis. Il amena de leur appartement secret ses trois filles, comme Feridoun l’avait prédit. Chacune d’entre elles ressemblait à une lune brillante ; on n’osait pas les regarder. Elles s’assirent toutes de la manière que Feridoun avait annoncée à ses fils pleins de fierté. Le roi demanda aux trois princes : « Laquelle de ces trois étoiles est la plus jeune ? laquelle est la seconde ? et laquelle est l’aînée ? Il faut que vous me les désigniez ainsi. » Ils répondirent comme on leur avait enseigné, et tout d’un coup ils fermèrent l’œil de l’enchantement. Serv, le