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Page:Firdousi - Le Livre de Feridoun et de Minoutchehr.djvu/145

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couleur, et sa bouche royale remplie de douceur. Aussitôt que l’envoyé le vit, il se mit à adorer, et couvrit le sol de ses baisers. Feridoun lui permit de se lever, et lui assigna une place honorable, puis il lui fit des questions, d’abord sur les deux princes illustres, et lui demanda s’ils étaient contents dans leurs cœurs, et s’ils persévéraient dans la vraie foi ; ensuite sur les fatigues qu’il avait dû éprouver dans le désert et sur ce long chemin, avec ses montagnes et ses vallées. L’envoyé lui répondit : « Ô glorieux roi, puisse le trône n’être jamais privé de toi ! Tout ce que tu as demandé sur tes fils est selon tes désirs ; ils vivent saintement dans le respect de ton nom. Moi, je suis l’esclave indigne du roi, et ne suis point libre de ma personne ; j’apporte au roi un dur message ; celui qui m’envoie est plein de colère, mais moi je suis innocent. Je rapporterai, si le roi me l’ordonne, le message de cette jeunesse inconsidérée. » Le roi lui ordonna de parler, et le messager lui rapporta, l’une après l’autre, toutes les paroles de Selm.



RÉPONSE DE FERIDOUN À SES FILS


Feridoun écouta ses paroles avec attention, et son cerveau s’enflamma à mesure qu’il entendait. Il dit au messager : « Ô sage ! tu n’as point à t’excuser en cette affaire, car c’était cela à quoi