Page:Firdousi - Le Livre de Feridoun et de Minoutchehr.djvu/146

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je m’attendais, et sur quoi mon cœur comptait. Dis à ces deux hommes insensés et impurs, à ces deux Ahrimans aux pensées perverses : Il est heureux que vous ayez montré votre nature. Est-ce là le salut que je devais attendre de vous ? Si vous avez rejeté de vos cerveaux mes conseils, vous n’avez pas appris non plus ce que c’est que la sagesse. Vous n’avez ni crainte, ni honte devant Dieu, et sans doute vous n’avez point d’autres desseins que ceux que vous m’annoncez. Mes cheveux ont été noirs comme la poix, ma stature a été haute comme le cyprès, ma face a été comme la lune ; mais le ciel, qui a courbé mon dos, subsiste, et tourne encore comme il a tourné toujours. La vie marche devant vous gracieusement, mais il n’en sera pas toujours de même. Par le nom sublime du Dieu très saint, par le soleil brillant, par la terre fertile, par le trône et la couronne, par l’étoile du soir et par la lune, je jure que je ne vous ai pas fait d’injustice. J’ai rassemblé un conseil de sages de Mobeds et d’hommes savants dans la connaissance des astres ; nous avons passé beaucoup de temps pour distribuer la terre selon la justice ; nous tous avons cherché à le faire avec équité, et l’injustice n’était ni notre principe, ni notre fin ;