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Page:Firdousi - Le Livre de Feridoun et de Minoutchehr.djvu/148

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au jour du jugement, vous pardonner ; cherchez-le, munissez-vous de ce viatique, travaillez pour que votre peine soit courte. » Le messager entendit ces paroles ; il baisa la terre et s’en retourna. Il quitta la présence de Feridoun ; tu aurais dit qu’il avait fait alliance avec le vent.

Lorsque le messager de Selm fut parti, le roi des rois s’assit et dévoila le secret. Il appela devant lui le prince illustre et lui révéla tout l’avenir, en disant : « Mes deux fils, avides de combats, se sont mis en marche, de l’Occident vers nous. Les astres les ont prédestinés à aimer les mauvaises actions ; puis ils ont reçu pour lots deux pays qui sont frappés de stérilité. Ton frère ne restera ton frère qu’aussi longtemps que tu as la couronne sur la tête ; mais il n’y aura plus d’assemblée devant ton trône, quand les couleurs de ta face auront pâli. Si ton goût se porte vers le glaive, ta tête sera étourdie par les dissensions. Voilà le secret que mes deux fils m’ont fait savoir des deux extrémités du monde. Si ton penchant est pour la guerre, prépare la guerre, ouvre les portes du trésor, et fais tes bagages. Étends la main vers la coupe au repas du matin, sinon ils feront le repas du soir en triomphe sur toi. Mon fils ! ne cherche pas de défenseurs dans le monde ; ton innocence et ton droit seront ta défense. »

Le vertueux Iredj regarda le roi plein de ten-