Page:Firdousi - Le Livre de Feridoun et de Minoutchehr.djvu/151

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

aux deux braves, aux rois de la terre, au maître de l’Occident et au maître de la Chine, de la part de celui qui a vu ce monde de toute manière, qui a découvert tout ce qui était caché, qui a pesé dans sa main l’épée et la lourde massue, qui a entouré de splendeur les couronnes illustrès, qui peut convertir en nuit le jour brillant, qui peut ouvrir les trésors de l’espoir ou de la terreur, lui qui a allégé toutes les peines, lui par qui a paru toute splendeur. Je ne demande pour moi ni vos diadèmes, ni vos trésors amassés, ni vos couronnes, ni vos trônes ; je demande que mes trois fils vivent paisibles et heureux par le fruit de mes longues peines. Votre frère, contre lequel votre cœur était irrité, quoiqu’il n’ait fait de mal à personne, accourt au-devant de vous à cause de votre affliction ; et, dans son désir de vous voir, il a jeté sa couronne, il vous a préférés à elle, comme il convient à un homme noble. Il est descendu de son trône, il est monté à cheval, et s’est ceint d’obéissance. Puisqu’il est le plus jeune de vous, puisqu’il est digne de tendresse et d’amour, respectez-le, soyez bons pour lui, formez son âme comme j’ai formé son corps ; et quand il aura passé auprès de vous quelques jours, renvoyez-le-moi plein de vertus. »