Page:Firdousi - Le Livre de Feridoun et de Minoutchehr.djvu/152

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On apposa le sceau du roi sur la lettre, et Iredj quitta le palais de son père pour chercher son chemin. Il prit avec lui quelques vieillards et quelques jeunes gens, comme on en a besoin pour faire un voyage. Quand il fut près de ses frères, il n’avait aucun soupçon de leur noire intention. Ils vinrent au-devant de lui selon la coutume ; ils déployèrent devant lui toute leur armée. Lorsqu’ils virent la face de leur frère pleine de tendresse, leurs regards devinrent plus sombres ; lui était plein d’affection, eux étaient pleins de mauvais vouloir, et ils se mirent à le questionner d’une manière qui ne répondait pas à ses désirs. Eux étaient remplis de haine, lui n’était point agité, et tous les trois entrèrent ainsi dans le pavillon. Les yeux de toute l’armée étaient dirigés vers Iredj, car il était digne du trône et du diadème. Leurs cœurs n’avaient plus de repos, tant ils lui portaient d’amour ; leurs âmes étaient pleines de tendresse, leurs yeux pleins de son image. Les rangs étaient dissous, les braves se réunirent deux par deux, chacun célébrant en secret le nom d’Iredj, et disant : « Lui seul est digne de l’empire, puisse le diadème du pouvoir n’appartenir qu’à lui ! »

Selm observa l’armée en secret, et sa tête se troubla de cette disposition des braves. Il rentra dans la tente le cœur plein de colère, le foie plein de sang, les sourcils pleins de rides. Il renvoya tout