Page:Firdousi - Le Livre de Feridoun et de Minoutchehr.djvu/175

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FERIDOUN ENVOIE MINOUTCHEHR
POUR COMBATTRE TOUR ET SELM


Feridoun reçut sur-le-champ la nouvelle qu’une armée avait passé le Djihoun, et ordonna que Minoutchehr s’avançât avec son armée de la frontière dans le désert. Le vieux roi lui fit une allocution en ces termes : « Quand un jeune homme est destiné à une haute fortune, le mouton sauvage que suit le tigre, et devant lequel se tient le chasseur, tombe inopinément dans ses pièges ; et avec de la patience, avec de la prudence, de la ruse et de l’intelligence, il amène le lion terrible dans ses filets. D’ailleurs, si les méchants se remuaient vers la fin du jour, je me hâterais de punir, je ferais briller un fer rouge. » Minoutchehr lui répondit : « Ô roi, qui portes haut la tête, si quelqu’un s’avance près de toi pour assouvir sa haine, c’est que la fortune nourrit contre lui de mauvais des- seins, et qu’il est destiné à briser l’alliance qui unit son âme et son corps. Je vais me couvrir d’une cotte de mailles de Roum, de manière à ne pas laisser découverte une jointure. En cherchant vengeance, je détruirai leur armée sur le champ de bataille. Je ne reconnais pour brave aucun d’eux ; comment oseront-ils me combattre ? »