et entra ; il plaça sur la tête des chefs une couronne de sang. D’un côté était Karen, de l’autre le lion, au-dessus le feu de l’épée, et au-dessous la mer. Lorsque le soleil arriva au faîte de la voûte du ciel, il n’y avait plus de trace de forteresse ni de gardien. Tu n’aurais vu qu’une fumée dont la cime touchait les nues, mais on ne voyait ni château, ni vaisseau sur la mer. La lueur du feu et le vent montèrent vers le ciel, et les cris des guerriers et les cris de détresse s’élevèrent ; et lorsque le soleil brillant se coucha, on ne distinguait plus le château du large désert. On y tua douze mille hommes, et une noire fumée planait au-dessus des flammes. Toutes les vagues de la mer étaient couleur de bitume, toute la surface du désert était un fleuve de sang.
PETIT-FILS DE ZOHAK
Karen le héros se rendit de ce lieu auprès de Minoutchehr, et raconta au jeune roi ce qu’il avait fait et comment avaient tourné les événements de la guerre. Minoutchehr le couvrit de bénédictions en disant : « Puisses-tu ne jamais manquer à ton cheval de guerre, à ta massue, à ta selle ! Depuis que tu