Page:Firdousi - Le Livre de Feridoun et de Minoutchehr.djvu/209

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lonnante. Des épines formaient le berceau de l’enfant, sa nourrice était la terre, son corps était nu, sa bouche vide de lait. Autour de lui était le sol noir et brûlé, au-dessus le soleil qui était devenu ardent. Oh ! que son père et sa mère n’étaient-ils des tigres ! il aurait peut-être alors trouvé un abri contre le soleil.

Dieu donna à Simurgh un mouvement de pitié, de sorte que l’oiseau ne pensa pas à dévorer cet enfant. Il descendit des nues, le prit dans ses serres, et l’enleva de la pierre brûlante. Il le porta rapidement jusqu’au mont Alborz où était le nid de sa famille ; il le porta à ses petits pour qu’ils le vissent, et pour que sa voix plaintive les empêchât de le dévorer ; car Dieu lui accordait ses faveurs, parce qu’il était prédestiné a jouir de la vie. Le Simurgh et ses petits regardaient cet enfant dont le sang coulait par ses deux yeux. Ils l’environnèrent d’une tendresse merveilleuse, ils s’étonnèrent de la beauté de son visage. Le Simurgh choisit la venaison la plus tendre pour que son petit hôte qui n’avait pas de lait suçât du sang. C’est ainsi qu’un long temps se passa, pendant lequel l’enfant demeura caché en ce lieu. Lorsque l’enfant fut devenu grand, un long temps passa encore sur cette montagne ; il devint un homme semblable à un haut cyprès ; sa poitrine était comme une colline d’argent, sa taille comme un roseau. Il se répandait à son égard des