Page:Firdousi - Le Livre de Feridoun et de Minoutchehr.djvu/215

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

ici, mais l’autre destinée vaut mieux pour toi. Emporte une de mes plumes pour rester sous l’ombre de ma puissance ; et si jamais on te met en danger, si l’on élève un cri contre tes actions, bonnes ou mauvaises, jette cette plume dans le feu, et tout de suite tu verras ma puissance ; car je t’ai élevé sous mes ailes, je t’ai laissé grandir avec mes petits. Je viendrai aussitôt comme un noir nuage pour te porter sain et sauf dans ce lieu. Ne laisse pas s’effacer de ton cœur ton amour envers ta nourrice, car mon âme te porte un amour qui me brise le cœur. » Il le consola ainsi et le souleva, il l’éleva dans les airs en tournant, et le porta en volant devant son père. Les cheveux de Destan lui tombaient jusqu’au-dessous de la poitrine ; son corps était celui d’un éléphant, ses joues comme une peinture. Lorsque son père le vit, il poussa un soupir douloureux ; il baissa aussitôt la tête devant le Simurgh et le couvrit de ses bénédictions. « Ô roi des oiseaux, le Créateur t’a donné de la force, de la puissance et de la vertu, parce que tu es le sauveur des malheureux, parce que, en fait de bonté, tu es supérieur à tous les juges. Les méchants sont toujours confondus par toi ! puisses-tu rester puissant à jamais ! » Le Simurgh retourna sur-le-champ à la montagne, et Sam et son cortège tenaient les yeux fixés sur lui ; puis Sam regarda son fils de la tête aux pieds, et reconnut qu’il était