Page:Firdousi - Le Livre de Feridoun et de Minoutchehr.djvu/252

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d’intelligence, Destan fils de Sam commença à leur parler, le sourire sur les lèvres, le cœur plein de désirs. Il rendit d’abord hommage au maître du monde et réveilla de son sommeil l’âme des Mobeds, en disant : « Notre cœur doit être rempli de la crainte du Dieu de la sainteté et de la justice, et plein d’espérance en lui. Dieu est le maître du soleil et de la lune, qui tournent dans le ciel ; c’est lui qui guide l’esprit dans la vraie voie. Il faut le célébrer autant qu’il est possible, il faut se tenir incliné devant lui nuit et jour. C’est par lui que le monde subsiste et jouit du bonheur, il est le distributeur de la justice dans les deux mondes, c’est lui qui amène le printemps, l’été et l’automne, et qui charge de fruits les treilles des vignes ; c’est lui qui accorde un temps au jeune homme plein de beauté et au vieillard à l’aspect grave. Personne ne peut se soustraire à ses ordres et à sa volonté, et le pied de la fourmi ne peut fouler la terre sans lui. Or il a voulu que le monde ne puisse s’accroître que par couples, qu’un être seul ne puisse rien produire. Aucun être n’est seul si ce n’est Dieu le créateur, qui n’a besoin ni de compagnon, ni de compagne, ni d’ami. Tout ce qu’il a créé est créé par couples ; c’est ainsi qu’il a tout fait sortir du secret du néant. Reçois du ciel sublime cet enseignement ; l’univers entier est ainsi fait. Le monde a été embelli par l’homme,