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Page:Firdousi - Le Livre de Feridoun et de Minoutchehr.djvu/268

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bandonner à l’ennemi, et considérer comme du vent toutes nos peines. Notre part de tout cela ne sera qu’une bière étroite. Nous avons planté un arbre dont le fruit est du poison pour nous, nous nous sommes fatigués à l’arroser ; nous avons suspendu à ses branches notre couronne et nos trésors ; et lorsqu’il s’est élevé jusqu’au soleil et qu’il est devenu grand, sa cime, qui répandait de l’ombre, a été jetée par terre. Voilà notre fin et notre ternie, et je ne sais où se trouvera du repos pour nous. »

Milirab répondit à Sindokht : « Tu dis cette parole comme si elle était nouvelle, mais ce qui est vieux ne peut redevenir nouveau. Ce monde fugitif est ainsi fait, que l’un y est malheureux et l’autre plein de santé, que l’un y entre et que l’autre en sort. As-tu connu quelqu’un que la voûte du ciel ne doive pas écraser ? Se livrer à l’angoisse ne remédie pas aux soucis, et l’on ne peut lutter en cela contre Dieu le juste. »

Sindokht lui répondit : « Les paroles que j’ai prononcées mettront les hommes de sens droit sur une voie nouvelle. Comment pourrais-je te cacher ce secret et ces affaires si importantes ? Un Mobed sage et bienheureux a conté à son fils l’histoire d’un arbre, de même j’ai fait ce conte pour que le roi, avec sa haute intelligence, prête attention à mes paroles. » Sindokht baissa la tête, inclina sa