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Page:Firdousi - Le Livre de Feridoun et de Minoutchehr.djvu/269

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stature de cyprès et baigna de larmes ses joues de rose, disant : « Nous avons besoin, ô homme plein de prudence, que le ciel ne tourne pas ainsi sur nous. Sache que le fils de Sam a tendu en secret des pièges de toute espèce à Roudabeh, qu’il a détourné de sa voie le cœur pur de ta fille, et qu’il faut penser à un moyen de salut. Je lui ai donné des conseils, mais sans succès ; je vois que son cœur est troublé et que ses deux joues ont pâli. »

Mihrab l’entendit, se leva et mit la main sur la garde de son épée. Son corps tremblait, sa joue devenait bleue, son cœur plein de sang, sa bouche pleine de soupirs. Il dit : « Je vais à l’instant verser « sur la terre le sang de Roudabeh. » Sindokht, voyant cela, sauta sur ses pieds, mit ses deux mains autour de la taille de Mihrab comme une ceinture, et lui dit : « Écoute maintenant une parole de ton esclave ; fais attention un instant ; ensuite tu feras ce que tu croiras devoir faire, tu iras où ton cœur te guidera. »

Mihrab se détourna et la repoussa de la main ; il jeta un cri comme un éléphant furieux, disant : « Lorsqu’il me naquit une fille, j’aurais dû sur-le-champ lui trancher la tête ; je ne l’ai pas fait, je n’ai pas suivi la voie de mes pères, et voilà ce qu’elle trame contre moi. Un fils qui sort de la voie de ses pères ne sera pas, parmi les bra-