Aller au contenu

Page:Firdousi - Le Livre de Feridoun et de Minoutchehr.djvu/279

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

mille ; mais que pèse un ennemi devant ta fortune, et devant l’esclave de ton trône ? »

Le roi, ayant entendu ces paroles, éleva sa couronne fortunée jusqu’à la lune. Il fit apporter du vin et préparer une fête, et se livra à la joie, car il vit le monde délivré de ses ennemis. Ils abrégèrent la nuit par le festin, ne cessant de porter la santé de Sam. Lorsque la nuit eut fait place au jour, on ouvrit le rideau du palais, et le monde fut admis auprès du roi. Sam le vaillant chef se présenta devant le puissant roi Minoutchehr. Le héros sans pareil offrit ses hommages au roi, et il allait lui parler de Mihrab et de Zal, lorsque le roi du monde le prévint et commença à en parler dans un sens bien différent, en disant : « Pars d’ici avec l’élite des grands, allume un feu dans l’Hindostan, et brûle tous les palais de Mihrab, roi de Kaboul ; il ne faut pas qu’il t’échappe, et que ce rejeton du dragon reste en vie, car il pousserait de temps en temps un cri de guerre, et remplirait le monde heureux de combats et de troubles. Tous ceux qui lui sont alliés, tous les grands qui le servent, tous ceux qui sont de sa famille, et de la race de Zohak le magicien, tranche-leur la tête à tous, et délivre la terre des partisans de Zohak et de sa lignée. »

Voyant la colère et la passion du roi, Sam n’osa dans le moment faire aucune réponse ; il baisa le