Page:Firdousi - Le Livre de Feridoun et de Minoutchehr.djvu/278

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avec les têtes, vint à moi pour me combattre, semblable à un éléphant furieux, et armé d’un long lacet. Il cherchait à me prendre dans le nœud de son lacet, mais je m’en aperçus, et je me détournai du danger. Je pris dans ma main un arc digne d’un roi, et des flèches de peuplier armées d’acier. Je lançais mon cheval semblable à un aigle courageux, je faisais pleuvoir sur Kakoui des flèches brûlantes comme du feu, et je croyais avoir fortement cloué à son casque sa tête pareille à une enclume. Je vis à travers la poussière qu’il s’élançait comme un éléphant furieux, une épée indienne à la main. Il me vint en pensée, ô roi, que les rochers mêmes allaient lui demander grâce. Lui se hâtait, moi je tardais pour voir comment je pourrais le saisir ; et lorsqu’il se précipita sur moi bravement, j’étendis mes mains du haut de mon cheval, je saisis le brave à la ceinture, et comme un lion je l’enlevai de la selle, comme un éléphant furieux je le jetai par terre de manière à briser tous ses os. Le roi étant ainsi abattu comme une chose vile, son armée s’enfuit du combat. Les vallées et les hauteurs, les montagnes et les plaines se remplirent de tous côtés de masses d’hommes ; et lorsque l’on compta les morts, on trouva douze mille cavaliers et fantassins couchés sur le sol. L’armée et le peuple des villes et les braves cavaliers étaient au nombre de trois cent