Page:Firdousi - Le Livre de Feridoun et de Minoutchehr.djvu/287

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contre lui des cris terribles comme les cris du lion, ainsi qu’il convient à un homme de cœur. Je plaçai sans délai dans mon arbalète une flèche de peuplier à pointe d’acier, je dirigeai la flèche vers sa gueule pour clouer sa langue à son palais ; et sa gueule étant ainsi percée d’un côté, il laissa pendre sa langue tant il en était étourdi. Aussitôt je tirai dans sa gueule une seconde flèche qui le fit se tordre de douleur. Une troisième fois je le blessai au milieu de la gueule, et un torrent de sang sortit de son corps. Comme il rendait la terre étroite pour moi, je détachai ma massue de combat à tête de bœuf ; et de toute la force que le maître du monde m’a donnée, je lançai mon cheval au corps d’éléphant. Je frappai le dragon au front avec ma massue à tête de bœuf ; tu aurais dit que le ciel faisait pleuvoir sur lui des montagnes. Je broyais sa tête comme si elle eût été la tête d’un éléphant furieux, et son venin coulait comme les eaux du Nil. Un seid coup l’abattit de telle sorte qu’il ne se releva plus, sa cervelle rendit la plaine égale à la montagne, le courant du Kaschaf devint comme un fleuve de bile, et la terre redevint un lieu de repos et de sommeil. Toutes les montagnes étaient couvertes d’hommes et de femmes qui chantaient mes louanges. Les hommes regardaient avidement ce combat, car ce dragon avait été un grand fléau. Ils m’appelèrent de là Sam qui