Page:Firdousi - Le Livre de Feridoun et de Minoutchehr.djvu/319

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plus se prolonger, et qu’il lui fallait quitter le monde. Ils lui annoncèrent le jour amer où la majesté du roi des rois devait s’obscurcir. Ils lui dirent : « Le temps est venu où il faut aller dans l’autre monde ; espérons que tu auras devant Dieu une place meilleure. Pense maintenant à ce que tu auras à faire, car il ne faut pas que la mort te surprenne, il ne faut pas que tu partes sans avoir fait les préparatifs du voyage, et que tu te laisses ainsi ensevelir dans la terre. »

Le roi ayant entendu les paroles des sages, fit préparer le palais d’une manière nouvelle. Il appela devant lui tous les Mobeds et tous les grands, et leur dévoila les secrets de son cœur. Il ordonna que son fils vînt auprès de lui, et lui donna des conseils sans nombre, disant : « Ce trône de la royauté est un vent et une illusion, il ne faut pas y mettre son cœur pour toujours. Cent vingt ans ont passé sur ma tête, j’ai beaucoup travaillé et beaucoup souffert, j’ai éprouvé beaucoup de joies, et souvent les désirs de mon cœur ont été satisfaits ; j’ai provoque au combat mes ennemis, je me suis ceint de la majesté de Feridoun, et ses conseils m’ont toujours porté bonheur. J’ai vengé sur Tour et sur le cruel Selm mon grand-père le puissant Iredj ; j’ai délivré le monde de ses fléaux ; j’ai fondé beaucoup de villes et bâti beaucoup de forteresses ; et maintenant je suis dans un tel état, que tu dirais