Page:Firdousi - Le Livre de Feridoun et de Minoutchehr.djvu/320

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que je n’ai pas vécu, et le nombre des années passées est effacé de mou souvenir. Quand un arbre ne porte que des fruits et des feuilles amers, sa mort vaut mieux que sa vie. Maintenant que j’ai supporté beaucoup de soucis et de peines, je te donne le trône de la royauté et le trésor ; je te le transmets tel que Feridoun me l’a donné, ce trône qui a vu beaucoup de rois. Sache que quand tu en auras joui et qu’il aura cessé d’être à toi, il te faudra passer dans un monde meilleur. Mais la trace que tu laisseras après toi durera un long temps, et il ne faut pas qu’elle soit autre chose que des bénédictions, car un homme de naissance pure doit professer une religion pure. Garde-toi de t’éloigner de la foi de Dieu, car elle inspire les bons conseils. Bientôt il y aura dans le monde de nouvelles discussions, quand paraîtra un Mobed avec une mission de prophète ; il viendra du pays d’occident ; prends garde de le persécuter. Crois en lui : car c’est là la religion de Dieu ; considère quels sont les engagements que tu auras contractés d’abord. Ne quitte jamais la voie de Dieu, car c’est de lui que vient tout bien et tout mal. Après ce temps arrivera une armée de Turcs qui placeront leur couronne sur le trône d’Iran. Tu as devant toi de longs travaux à exécuter ; il te faudra être tantôt loup, tantôt brebis. Ce sera du Touran que viendront les afflictions qui te mettront à l’étroit.