Page:Firdousi - Le Livre de Feridoun et de Minoutchehr.djvu/71

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sans souci. On l’appela aussi Peiverasp : c’était son nom en pehlevi (Peiver est un nombre dans cette langue, et signifie dix mille) ; car il possédait dix mille chevaux arabes aux brides d’or, dont le renom était grand. Il était jour et nuit presque toujours à cheval pour acquérir du pouvoir, mais non pour faire du mal.

Un jour Ahriman se présenta à son palais sous la forme d’un homme de bien ; il détourna le cœur du prince de la bonne voie, et le jeune homme prêta l’oreille à ses discours. Les paroles d’Ahriman lui parurent douces ; il ne se doutait point de ses mauvaises intentions : il lui abandonna son esprit, son cœur et son âme pure, et répandit de la poussière sur sa tête. Lorsque Ahriman vit qu’il avait abandonné son cœur au vent, il en eut une joie immense. Il adressa beaucoup de discours avec décence et douceur à ce jeune homme, dont le cerveau était vide de sagesse. Ahriman lui dit : « Je sais beaucoup de choses que personne ne peut apprendre que de moi. » Le jeune homme lui répondit : « Dis, et ne tarde pas ; enseigne-moi, homme aux bons avis. » Ahriman demanda d’abord son serment, promettant qu’il lui révélerait après la parole de la vérité. Le jeune homme, qui était simple de cœur, fit comme il lui disait, et prêta le serment qu’il lui avait demandé : « Je ne révélerai pas ton secret, j’obéirai à tout ce que tu me diras. » Alors