Page:Firdousi - Le Livre de Feridoun et de Minoutchehr.djvu/72

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Ahriman lui dit : « Pourquoi y aurait-il dans le palais un autre maître que toi, ô seigneur illustre ? À quoi bon un père quand il y a un fils comme toi ? Écoute maintenant mon conseil. La vie de ce vieillard sera encore longue, et pendant ce temps tu resteras dans l’obscurité. Prends son trône puissant ; c’est à toi que doit appartenir sa place ; et si tu veux suivre mon avis, tu seras un grand roi sur la terre. »

Lorsque Zohak entendit cela, il se mit à rêver, et son cœur s’apitoyait sur le sang de son père. Il dit à Ahriman : « Cela ne se peut pas ; conseille-moi « autre chose, car cela n’est pas possible. » Ahriman lui répondit : « Si tu n’accomplis pas mon ordre, si tu manques à ta promesse et à la foi jurée, ton serment et mon lien demeureront attachés à ton cou ; tu seras un être vil, et ton père restera en honneur. » Il enveloppa ainsi de ses filets la tête de l’Arabe, et l’amena à se décider à lui obéir. Zohak lui demanda quel moyen il devait prendre, et promit de ne s’écarter en rien de son avis. Ahriman lui dit : « Je te préparerai les moyens, j’élèverai ta tête jusqu’au soleil ; tu n’as qu’à observer le silence : voilà tout. Je n’ai besoin de l’aide de personne ; je disposerai tout comme il faudra : seulement garde-toi de tirer du fourreau l’épée de la parole. »

Le roi avait dans l’enceinte du palais un jardin