Page:Firdousi - Le Livre de Feridoun et de Minoutchehr.djvu/75

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seaux que de quadrupèdes, et l’y amena par degrés. Pour lui donner du courage, il le nourrissait de sang comme un lion : il obéissait à la moindre de ses paroles ; il faisait son cœur esclave des ordres de Zohak. Il commença par lui préparer du jaune d’œuf, ce qui lui donna une santé vigoureuse en peu de temps ; et le roi fortuné, ayant mangé, rendit grâces à Ahriman, et fit ses délices de cette nourriture. Ahriman le trompeur lui dit : « Puisse le roi « qui porte haut la tête vivre éternellement ! Je « lui préparerai demain un mets qui le nourrira « d’une nourriture parfaite. » Il s’en alla et médita toute la nuit quel plat merveilleux il pourrait préparer pour le lendemain. Le lendemain, lorsque la coupole d’azur amena au monde le rubis rouge, il prépara un mets de perdrix et de faisans argentés et l’apporta le cœur plein d’espoir. Le roi des Arabes se mit à en manger, et abandonna son esprit imprudent à son penchant pour Ahriman, qui, le troisième jour, servit sur sa table des oiseaux et de l’agneau mêlés ensemble. Le quatrième jour, lorsqu’il mit la table, il avait assaisonné le dos d’un veau avec du safran, de l’eau de rose, du vin vieux et du musc pur. Le roi y porta la main et en mangea ; il s’étonna de l’intelligence de cet homme, et lui dit : « Cherche ce que tu pourrais désirer, et demande-le-moi, ô homme de bien. » Le cuisinier lui répondit : « Ô roi, puisses-tu vivre content et