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Page:Firdousi - Le Livre de Feridoun et de Minoutchehr.djvu/76

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puissant à jamais ! Mon cœur est plein d’amour pour toi, et te voir est tout ce que mon âme désire. Je n’ai qu’une chose à demander au roi, bien que cet honneur soit au-dessus de moi ; c’est qu’il veuille permettre que je baise le haut de ses épaules et que j’y applique mes yeux et ma face. » Zohak, en entendant ce discours, ne se douta pas de son intention secrète, et lui dit : « Je t’accorde ta demande, il se peut qu’il en revienne quelque honneur à ton nom. » Il lui permit donc de le baiser sur les épaules, comme étant son ami. Ahriman le baisa, et disparut de la terre ; personne n’a jamais vu chose si étonnante.

Il sortit un serpent noir de chaque épaule de Zohak, qui en fut consterné, et chercha de tous côtés un remède ; à la fin, il les fit couper tous les deux de dessus ses épaules : mais (avec raison tu restes stupéfait) les deux serpents noirs poussèrent de nouveau comme deux branches d’arbre sur les épaules du roi. De savants médecins s’assemblèrent ; chacun dit son avis à son tour, et ils firent des enchantements de toute espèce, mais aucun ne sut remédier au mal. Puis le rusé Ahriman se présenta soudain devant Zohak sous la forme d’un savant médecin, et lui dit : « C’était une chose inévitable. Laisse les serpents, et ne les coupe pas aussi longtemps qu’il y aura de la vie en eux. Prépare-leur de la nourriture, et fais-les manger pour les apai-