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Page:Firdousi - Le Livre de Feridoun et de Minoutchehr.djvu/85

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grands d’entre les sages et ceux qui connaissent les astres, raconte tout aux Mobeds, examine tout, cherche à pénétrer ce mystère. Découvre qui est celui dont la main te menace, si c’est un homme, un Div ou un Péri ; et quand tu le sauras, alors applique-toi sur-le-champ à y remédier. Ne te laisse pas étourdir par la peur du mal que te pourraient faire tes ennemis. » Le roi plein de prudence approuva le conseil dont ce cyprès argenté avait jeté le fondement.

Le monde, plongé dans la nuit, était noir comme l’aile d’un corbeau ; soudain la lumière se leva sur les montagnes, et tu aurais dit que le soleil eût versé des rubis sur l’azur du firmament. Partout où il y avait des Mobeds éloquents, prudents et sages, le roi les fit venir auprès de lui de tous les pays, et cet homme au cœur brisé raconta le songe qu’il avait eu, et leur demanda un secours contre la douleur qu’il ressentait. Il leur dit : « Donnez-moi promptement un avis, dirigez mon esprit vers la lumière. » Il les interrogea en secret pour con- naître l’avenir, bon ou mauvais, qui l’attendait, disant : « Comment finira ce temps pour moi ? À qui sera cette couronne, ce trône et cette ceinture ? Il faut que vous me dévoiliez ce mystère. ou que vous renonciez à votre vie. » Les lèvres des Mobeds devinrent sèches, leurs joues devinrent pâles, leurs langues pleines de discours, leurs cœurs