Page:Firdousi - Le Livre de Feridoun et de Minoutchehr.djvu/84

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rant, et le traînant après lui à travers la foule. Le méchant Zohak se tordit en tremblant dans son sommeil, et, levant tout à coup sa tête, il poussa un cri qui ébranla le palais aux cent colonnes. Ses femmes, à la face du soleil, sautèrent de leurs lits à ce cri de terreur du maître puissant ; Arnewaz dit à Zohak : « Ô roi ! confie-moi ce qui t’arrive. Tu dors dans ton palais en sûreté ; qu’as-tu vu ? qui a paru devant toi ? Tout ce qui est dans le monde t’obéit ; les animaux sauvages, les Divs et les hommes sont tes gardiens ; la terre avec ses sept Kischwers est à toi ; tout, depuis le firmament jusqu’au fond des mers, t’appartient. Que t’est-il arrivé, que tu sautes ainsi de ton lit ? dis-le-nous, ô maître du monde. » Le roi répondit : « Un tel songe doit se tenir secret ; car si je vous révélais cette histoire, votre cœur désespérerait de ma vie. » Arnewaz dit au roi puissant : « Il faut nous confier ce secret ; peut-être que nous trouverons un remède, car il n’y a pas de mal sans remède. » Alors le roi leur dévoila son secret, et leur dit son rêve de point en point. La belle répondit ainsi au roi : « Ne néglige pas ceci, et cherche le moyen d’y remédier. Ton trône est le sceau de la fortune, le monde est brillant par la grandeur de ta destinée ; tu tiens le monde sous l’anneau de ton doigt, les bêtes fauves et les oiseaux, les hommes, les Divs et les Péris. Assemble de tous les pays les