Page:Firdousi - Le Livre de Feridoun et de Minoutchehr.djvu/90

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

au protecteur de l’enfant : « Dieu a fait naître dans mon cœur une pensée prudente, il faut que je l’exécute, il n’y a pas de remède ; car cet enfant et ma douce vie ne font qu’un. Je fuirai ce pays de magiciens, je m’en irai avec mon fils vers l’Hindostan, je disparaîtrai du milieu de la foule, et je le porterai jusqu’au mont Elborz. » Et vite comme un coureur, elle emporta son fils, elle le porta comme une biche sauvage vers la haute montagne, où il se trouva un homme pieux qui ne s’occupait point des affaires de ce monde. « Ô homme à la foi pure, lui dit Firanek, je suis une malheureuse du pays d’Iran. Sache que cet illustre enfant, qui est le mien, doit être le roi du peuple ; il doit arracher à Zohak la tête et la couronne, il doit jeter sa ceinture sur la terre. Sois son gardien, sers-lui de père, et tremble pour sa vie. » Cet homme pieux prit l’enfant, et ne poussa jamais un soupir de déplaisir. Un jour Zohak eut nouvelle de la forêt, de la vache et du parc, et plein de rage il y vint comme un éléphant furieux ; il tua la vache Purmajeh, détruisit tous les animaux qu’il vit dans ce lieu, et en fit un désert. Il se précipita vers la maison de Feridoun, et la fouilla soigneusement ; mais n’y trouvant personne, il lança le feu dans le palais, et en renversa les hautes murailles.